Au moins 26 personnes ont été tuées, mardi, en République démocratique du Congo (RDC) dans des manifestations contre le président Joseph Kabila, dont le deuxième et dernier mandat constitutionnel a expiré le 19 décembre écoulé, selon Human Rights Watch (HRW).
« Jusque-là, nous avons confirmé 16 morts à Kinshasa, 4 à Matadi, 5 à Boma, et 1 à Lubumbashi. Mais nous avons reçu beaucoup d’autres allégations crédibles que nous sommes en train de vérifier, surtout à Lubumbashi (Est) et Kinshasa (capitale)», souligne un rapport de l’ONG Human Right Watch (HRW).
Selon l’ONG américaine, ces Congolais exigeant le départ du président Joseph Kabila à l’issue de son mandat constitutionnel, ont été tuées « par les balles des forces de l’ordre qui ont ouvert le feu sur des civils ».
Dans une déclaration, mardi soir, à Anadolu, le gouverneur de Kinshasa André Kimbuta avait, pour sa part, fait état uniquement de 9 morts dont un policier, dans la ville-province de Kinshasa, alors que le directeur du bureau conjoint de l’ONU aux droits de l’Homme a livré un bilan de 19 morts à travers l’étendue du territoire congolais, au cours d’une conférence de presse.
Le nouveau Premier ministre, Samy Badibanga, a, quant à lui, appelé les forces de l’ordre à la retenue et à la discipline, après les émeutes de mardi matin entre les forces de l’ordre et les manifestants, dans plusieurs communes de Kinshasa.
Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, a été élu en 2006 puis réélu en 2011, sur fond de forte contestation nationale et internationale. Il est accusé par l’opposition de manœuvrer en vue de se maintenir à la tête de l’Etat au-delà de son mandat.
Mettant en garde contre toute violation de la constitution, l’opposition avait menacé de recourir à la rue, à partir du 19 décembre à minuit, pour contraindre le président sortant à quitter le pouvoir
Initialement prévue en novembre 2016, l’élection présidentielle a été reportée à avril 2018, en vertu d’un accord issu du dialogue politique clôturé le 18 octobre dernier à Kinshasa, sous l’égide de l’Union africaine (UA), mais boycotté par la majeure partie de l’opposition et de la société civile.
AA