Près d’un jeune Tunisien sur deux issu de quartiers populaires réfléchit à quitter son pays, et un sur trois se dit prêt à émigrer clandestinement si la situation l’impose, selon l’étude d’une ONG publiée mardi.
D’après une étude réalisée par le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) dans six « quartiers populaires » du pays, 45,2% des sondés « sont actuellement dans un processus de réflexion sur la migration ».
« L’augmentation du nombre de ceux qui envisagent la migration (…) montre la détérioration des conditions de vie », affirme l’ONG.
Selon cette étude réalisée avec la Fondation Rosa Luxemburg, « les trois quarts des répondants sont parfaitement au courant des problèmes rencontrés par les immigrés irréguliers ». Mais 30,9% –soit près d’un tiers– sont prêts à prendre part à des tentatives d’immigration clandestine faute « de possibilité de migration régulière ».
Parmi les sondés, la moitié a abandonné sa scolarité au niveau du secondaire, tandis que 17% ne sont pas allés au-delà de l’école primaire. Environ un quart (24%) sont au chômage, et parmi eux 70% affirment rechercher un travail.
Le FTDES note que 22.000 personnes sont mortes entre 1999 et 2014 en tentant de traverser la Méditerranée, selon l’Organisation internationale pour la migration (OIM). (AFP)