Pour s’adresser à ses fans, l’ancien président américain avait choisi Waco, au Texas, dans le Sud des Etat-Unis, théâtre il y a 30 ans d’un assaut meurtrier contre une secte opposée au pouvoir fédéral.

M. Trump n’a fait aucune allusion à ce drame et un porte-parole a indiqué à la presse que la ville texane avait été choisie en raison de son emplacement central et de ses bonnes dessertes.

Donald Trump brandit depuis plus d’une semaine la menace d’une arrestation imminente à New York dans une affaire de paiement à l’actrice pornographique Stormy Daniels juste avant sa victoire de 2016.

La justice cherche à déterminer si M. Trump s’est rendu coupable de fausses déclarations, une infraction, ou de manquement aux lois sur le financement électoral, un délit pénal, en ayant versé de l’argent à l’actrice pour acheter son silence.

« Le procureur de New York, sous les auspices et la direction du +ministère de l’injustice+ à Washington DC » mène une enquête pour « quelque chose qui n’est ni un crime, ni un délit, ni une liaison », a-t-il affirmé devant ses partisans, dénonçant une nouvelle fois une « chasse aux sorcières ».

Si plusieurs milliers de personnes sont venues applaudir le milliardaire pour cet exercice oratoire qu’il affectionne, sous le soleil texan, la foule est restée loin des 15.000 personnes attendues, ont constaté des journalistes sur place.

« Nous représentons une énorme puissance derrière Donald Trump, qui ne demande qu’à être déclenchée », a assuré une fidèle, Kelly Heath, 49 ans, qui a parcouru plusieurs centaines de kilomètres depuis la Géorgie (sud-est) pour applaudir son idole.

« Je l’aime, c’est notre sauveur », a renchéri Marianna Bodrogi, un retraitée âgé de 69 ans.

M. Trump s’est attiré des applaudissements nourris en s’en prenant au procureur de Manhattan Alvin Bragg, en charge de l’enquête, et de ses collègues, les qualifiant de « maniaques de gauche radicale ».

Le 21 mars, il avait tenté en vain de mobiliser une marée de partisans dans les rues de Manhattan pour s’opposer à ce qu’il avait présenté comme une arrestation imminente, et qui n’a pas eu lieu.

« Tous les présidents ont eu des maîtresses. Pourquoi pas lui ? », a estimé Louis, un retraité âgé de 72 ans, accompagné de son petit-fils de 16 ans qu’il dit être un « grand fan » de Trump même s’il n’est pas en âge de voter.

L’ancien président est également sous la menace d’enquêtes sur ses pressions électorales en Géorgie en 2020 et la gestion d’archives classifiées de la Maison Blanche.

« Dieu, les armes, Trump à Waco, Texas »

Il a tenté samedi de trouver un second souffle auprès d’une foule acquise, parmi les stands vendant toute la panoplie de la marque Trump, des casquettes « Trump 2024 » et « Trump Girl » à une chemisette blanche au slogan: « Dieu, les armes, Trump à Waco, Texas ».

Car même si la plupart des sondages le donnent à ce jour gagnant d’une primaire, sa campagne peine à obtenir la dynamique espérée.

Le milliardaire, qui continue contre vents et marées d’évoquer de supposées « fraudes » jamais prouvées à l’élection de 2020, a vu une partie de la droite — et notamment ses riches donateurs — se tourner vers le nouveau champion de la droite dure, Ron DeSantis, 44 ans.

Le gouverneur de Floride n’est pas encore officiellement lancé dans la course mais sera un de ses plus grands rivaux pour l’investiture républicaine en 2024.

La chaine Fox News, qui jadis était acquise au milliardaire, n’a d’ailleurs couvert le meeting de Waco qu’à minima.

Cette ville de 130.000 habitants reste associée à la secte anti-gouvernementale des Davidiens.

Au printemps 1993, le monde avait été suspendu durant 51 jours au siège par le FBI d’un ranch dans lequel s’étaient retranchés des adeptes armés du gourou David Koresh. Soixante-seize membres de la secte dont 20 enfants avaient été retrouvés morts après l’incendie du ranch. Quatre policiers avaient également péri.

AFP