Les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, groupe paramilitaire d’ex-miliciens du Darfour, assurent samedi contrôler le palais présidentiel et l’aéroport de Khartoum.

Plus tôt dans la journée, des témoins ont fait état de « combats » et d’explosions près d’un QG des paramilitaires des (FSR), dans le sud de la ville, tandis que des journalistes de l’AFP ont entendu des tirs près de l’aéroport et dans la banlieue nord.

Les Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) du général Daglo, grand rival du dirigeant de facto du Soudan, le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhane, ont accusé samedi les troupes régulières d’avoir provoqué les affrontements en cours à Khartoum.

« Les Forces de soutien rapide ont été surprises au matin par l’arrivée d’un important contingent de l’armée qui a assiégé leur camp de Soba », menant « une attaque avec toutes sortes d’armes lourdes et légères », a accuse un communiqué des FSR, qui regroupe d’anciens miliciens de la guerre du Darfour.

Samedi, le Secrétaire d’État américain Antony Blinken a qualifié la situation à Khartoum de « fragile ».

Des violences qui perdurent

L’armée soudanaise dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane avait déjà qualifié jeudi dernier de « tournant dangereux » le déploiement dans les villes des paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo, dernier épisode de la rivalité entre les deux hommes aux commandes depuis leur putsch en 2021.

Ces derniers jours, alors que civils et communauté internationale étaient forcés d’accepter un nouveau report de la signature d’un accord politique censé sortir le pays de l’impasse –à cause des divergences entre les deux hommes–, de nombreux observateurs ont fait état de l’arrivée de blindés et d’hommes dans plusieurs villes, dont Khartoum.

Jeudi, l’armée a confirmé « une mobilisation et un déploiement dans la capitale et dans d’autres villes sur ordre du commandement des Forces de soutien rapide (FSR) », les très redoutés ex-miliciens du Darfour sous les ordres du général Daglo, dit « Hemedti ».

Ces mouvements ont été ordonnés « sans l’approbation ni la moindre coordination avec le commandement des forces armées », a-t-elle accusé, disant « tirer la sonnette d’alarme » face à « un tournant dangereux et historique ».

Ce déploiement « augmente les risques en matière de sécurité », a poursuivi l’armée dans son communiqué publié en réponse aux FSR qui assuraient plus tôt « se déployer pour maintenir la sécurité et la stabilité » en complète coordination avec l’armée.

L’avenir des paramilitaires est désormais la principale question au Soudan: tout retour à la transition démocratique est suspendu à leur intégration au sein des troupes régulières.

Si l’armée ne la refuse pas, elle veut malgré tout imposer ses conditions d’admission et limiter dans le temps leur incorporation. Le général Daglo, lui, réclame une inclusion large et, surtout, sa place au sein de l’état-major.

C’est ce différend qui bloque toujours le retour à la transition exigée par la communauté internationale pour reprendre son aide au Soudan, l’un des pays les plus pauvres au monde.

AFP