Le président français Emmanuel Macron a critiqué lundi les propos d’un émissaire chinois mettant en cause la souveraineté des anciens États soviétiques.

« Je pense que ce n’est pas le rôle d’un diplomate d’utiliser ce genre de langage », a déclaré Macron en marge du sommet de la mer du Nord à Ostende, en Belgique, au micro de BFMTV.

Le président français a exprimé sa « solidarité avec les pays attaqués lors de la lecture de leur histoire et de leurs frontières ».

L’ambassadeur de Chine en France, Lu Shaye, a déclaré lors d’une interview télévisée vendredi que les anciens pays soviétiques n’ont pas de « statut effectif en droit international », déclenchant un tollé diplomatique, notamment en Ukraine et dans les États baltes.

Lu a fait ces remarques en réponse à une question de savoir si la Crimée, que la Russie a annexée en 2014, faisait partie de l’Ukraine.

« Même ces pays ex-soviétiques n’ont pas de statut effectif dans le droit international parce qu’il n’y avait pas d’accord international pour matérialiser leur statut de pays souverains », a déclaré Lu, après avoir d’abord noté que la question de la Crimée « dépend de la façon dont le problème est perçue”, car la région était “au début russe” puis “offerte à l’Ukraine à l’époque soviétique”.

Les responsables européens et ukrainiens ont critiqué ces propos.

Convocation à Paris

Le ministère français des Affaires étrangères a reçu lundi l’ambassadeur de Chine à Paris pour l’appeler « à faire un usage de sa parole publique qui soit conforme avec les positions officielles de son pays », a-t-il indiqué dans un communiqué.

Le directeur de cabinet de Catherine Colonna, cheffe de la diplomatie française, qui a reçu Lu Shaye, « a marqué le caractère inacceptable de la remise en cause du respect de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale de tous les Etats, principes fondamentaux de la Charte des Nations unies, qui s’impose à tous », précise le texte.

Il lui a aussi été rappelé que Pékin « avait reconnu dans leurs frontières existantes les quinze États qui ont acquis ou recouvré leur indépendance après la dissolution de l’Union soviétique ».

Agences