« L’accès au site internet du Sénat est perturbé depuis ce matin, notre équipe est pleinement mobilisée pour remédier aux dysfonctionnements », a tweeté le Sénat vers 11H30, sans autre commentaire.

« Il s’agit visiblement d’une attaque par déni de service, en submergeant le site de requêtes », a commenté à l’AFP l’expert en cybersécurité Nicolas Hernandez, président de la société Aleph Networks.

NoName a revendiqué l’attaque sur sa chaîne Telegram – publiquement accessible – vers 10H20, avec un message en russe et en anglais critiquant le soutien de la France à l’Ukraine.

« Nous avons lu dans la presse que la France travaille avec l’Ukraine sur un nouveau plan d’aide qui peut inclure des armes, ainsi que des déclarations de la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna » et « nous avons bloqué le site du Sénat français », écrit NoName.

Fin mars, le site de l’Assemblée avait été bloqué plusieurs heures par une attaque revendiquée par le même collectif, pour le même motif.

NoName, créé en mars 2022, est l’un des quelque 80 collectifs de hackers pro-russes qui attaques les institutions des pays qui soutiennent l’Ukraine, notamment en Europe de l’Ouest, avait expliqué fin mars Nicolas Quintin, analyste en chef de l’équipe d’analyse des menaces de Thales, qui réunit une cinquantaine d’experts dans le monde.

La France, l’une de leurs cibles régulières, a connu plusieurs attaques de ce type ces derniers mois.

Mercredi, les sites internet de plusieurs mairies françaises ont été également attaqués par des « hacktivistes » russes.

Les hackeurs ont visé la société de services informatiques Abtel, installée à Nîmes (sud de la France), qui héberge le site de plusieurs mairies.

Les hackeurs ont diffusé en cyrillique sur le site de Bry-sur-Marne, en banlieue parisienne, des « messages de propagande pro-russe, à savoir +Respectez la Russie ! Sinon nous continuerons à vous faire la guerre+ », a détaillé à l’AFP la préfecture du département du Val-de-Marne, près de Paris.

Ces collectifs pro-russes ont fleuri depuis l’offensive russe en Ukraine. Ils agissent sans rechercher de rançon, contrairement aux hackers traditionnels.

AFP