« Nous annonçons le début du processus en vue d’un cessez-le-feu », indique l’accord présenté lors d’une rencontre entre les négociateurs des deux parties en présence de la vice-présidente colombienne Francia Marquez.

Le cadre du pacte à venir sera le droit international humanitaire (DIH), selon le texte lu par la dirigeante indigène Dayana Domico, membre de la délégation du gouvernement du président colombien de gauche Gustavo Petro.

« Cela implique des actions et des dynamiques humanitaires afin de diminuer l’intensité du conflit, faciliter la participation de la population à ce processus de paix et générer des garanties pour que cela soit possible dans les zones où la crise humanitaire est la plus grave », précise le document.

Il s’agit des « premiers pas vers un cessez-le-feu », a réagi Pablo Beltran, membre de la délégation pour la paix de l’ELN, alors que le conflit a fait dans le pays des dizaines de milliers de morts et quelque huit millions de déplacés.

« Il s’agit d’une demande de toute la nation colombienne. Nous avons entendu ce cri et nous pensons que la délégation de l’ELN l’a également entendu », a souligné Otty Patiño, négociateur du gouvernement et ancien dirigeant du M-19, une guérilla urbaine d’extrême gauche qui a déposé les armes au début des années 1990 et à laquelle a appartenu le président Gustavo Petro dans sa jeunesse.

Des délégués du gouvernement colombien et de l’Armée de libération nationale (ELN), le dernier groupe de guérilla reconnu en Colombie, étaient en pourparlers au Mexique depuis le 13 février.

L’un des objectifs du dialogue était de jeter les bases d’un cessez-le-feu.

Le gouvernement colombien a accordé à l’ELN au cours de ces pourparlers le statut « d’organisation politique armée rebelle », un geste salué par cette guérilla comme indispensable à la poursuite du processus de paix.

Mercredi, les négociateurs ont annoncé la tenue à Cuba d’un troisième cycle de négociations, sans toutefois préciser la date à laquelle ce nouveau cycle aurait lieu.

La Havane avait accueilli les négociations qui ont abouti en 2016 à la démobilisation des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), qui ont été pendant des années la principale guérilla en Colombie.

Les pourparlers entre le gouvernement colombien et l’ELN avaient débuté en 2018 à La Havane sous le gouvernement du président Juan Manuel Santos (2010-2018), auxquels son successeur, Ivan Duque (2018-2022), avait mis fin en 2019 à la suite d’une attaque de la guérilla contre une école de police à Bogota, qui avait fait 23 morts.

AFP