M. Austin a déclaré que Washington est engagée au maintien de sa présence militaire dans le pays.

« Les forces américaines sont prêtes à rester en Irak à l’invitation du gouvernement irakien », a assuré M. Austin aux journalistes après avoir rencontré le Premier ministre irakien M. Mohammed al-Sudani.

Il a toutefois averti que ces forces doivent “être en mesure d’opérer en toute sécurité”, des bases abritant la coalition ayant été la cible ces dernières années de roquettes et de drones armés, jamais revendiqués mais souvent imputés à des factions armées pro-iraniennes.

« Les États-Unis continueront de renforcer et d’élargir notre partenariat en faveur de la sécurité, de la stabilité et de la souveraineté irakiennes », a réaffirmé Austin.

.De son côté, le Premier ministre irakien a souligné la volonté de son gouvernement de “renforcer et consolider” ses relations avec Washington, tout en marquant sa volonté de “maintenir des relations équilibrées” avec les puissances régionales et internationales.

Bagdad conserve des liens très solides avec Washington, notamment sur le plan militaire.

Des troupes américaines sont encore déployées en Irak dans le cadre de la coalition internationale conduite par Washington pour lutter contre les terroristes du groupe DAECH.

Mis en déroute en Irak en 2017, les terroristes de DAECH continuent toutefois de revendiquer ponctuellement des attaques meurtrières dans le pays et la coalition reste mobilisée pour empêcher leur résurgence. Fin 2021, l’Irak a annoncé la « fin de la mission de combat » de la coalition internationale, qui reste officiellement déployée sur le sol irakien afin d’y poursuivre un rôle de formation et de conseil.

La visite de M. Austin intervient dans le cadre d’une tournée régionale au Moyen-Orient entamée en Jordanie, où le chef du Pentagone s’est entretenu avec le roi Abdallah II.

« Sécurité en Irak »

Selon un communiqué du Pentagone, M.Austin et le souverain jordanien « ont discuté d’une série d’inquiétudes communes, notamment la sécurité en Irak voisin, et le flux illégal de stupéfiants dans la région », un dossier qui concerne également l’Irak, devenu un pays de transit pour le captagon et le crystal meth.

Disposant d’immenses richesses en hydrocarbures, l’Irak souffre encore d’infrastructures en déliquescence et d’une corruption endémique.

Le pays souffre également d’une instabilité politique chronique: l’actuel Premier ministre Mohamed M. Chia al-Soudani, choisi par les partis pro-Iran majoritaires au Parlement, a été nommé fin 2022 au terme de toute année de tractations interminables.

Les politiciens pro-Iran, dont les représentants des anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi, n’ont de cesse de réclamer le départ des troupes américaines d’Irak. Même si cette rhétorique a quelque peu perdu en virulence depuis que ce camp politique est aux manettes avec le gouvernement actuel.

L’ambassadrice américaine à Bagdad Mme Alina L. Romanowski rencontre très régulièrement les dirigeants irakiens et cette semaine encore elle saluait la « relation forte » entre Washington et Bagdad.

Les rapports s’étaient considérablement dégradés quand, sous la présidence de Donald Trump, un drone armé américain avait tué en janvier 2020 le général iranien Qassem Souleimani et Abou Mehdi al-Mouhandis, ancien numéro deux du Hachd al-Chaabi, sur la route de l’aéroport dans la capitale irakienne.

Bagdad a été ces dernières semaines le théâtre d’une intense activité diplomatique. Les dirigeants irakiens ont successivement reçu les chefs de la diplomatie d’Arabie Saoudite, d’Iran et de Russie, avant la visite début mars du secrétaire général de l’ONU M. Antonio Guterres.

Le patron de l’ONU avait salué le rôle « central » de l’Irak pour la « stabilité régionale » et « l’engagement du gouvernement pour faire progresser le dialogue et la diplomatie », Bagdad ayant pris l’initiative d’une médiation sans précédent entre l’Iran et l’Arabie Saoudite.

Agences