AA/Paris/Fatih KARAKAYA
Trois semaines après les séismes qui ont touché la Türkiye, la population tente de se reconstruire malgré les répliques qui font craindre de nouveaux effondrements.
Alors que l’État a mis en place plusieurs programmes de relogement comme des tentes provisoires, des abris containers, l’ouverture de places dans les résidences universitaires et les hôtels, ainsi que la mise à disposition de logements gratuits ou dont les montants des loyers sont très en-dessous de ceux du marché par des propriétaires privés, l’aide internationale continue d’affluer.
Dans ce terrible drame, les Franco-Turcs sont massivement mobilisés, notamment par le biais des associations et des mosquées ou en coopération avec les municipalités. En outre, les entrepreneurs aussi participent et contribuent à cet élan de solidarité exceptionnelle.
Anadolu avait relayé l’histoire d’Ahmet Yavuz, gérant de la société TD Market dans la ville de Colmar au sud de Strasbourg, qui avait mis à disposition son entrepôt afin de collecter des dons de matériels avant leur acheminement vers les villes les plus touchées.
Quelques jours plus tard, Ahmet Yavuz s’est rendu sur place avec son ami Ramazan Kucuk, gérant de la société Eco Plus dans la banlieue de Strasbourg, pour distribuer personnellement les dons des Franco-Turcs aux personnes sinistrées.
Depuis plusieurs jours, les deux jeunes entrepreneurs sillonnent les provinces frappées par les séismes pour déterminer les besoins et acheter sur place le nécessaire afin de soulager une population traumatisée par les catastrophes naturelles qui se sont enchaînées.
« Ça fait une semaine que nous sommes sur les routes pour rencontrer les gens les plus démunis sur le secteur d’Elbistan, Kahramanmaras et Hatay », explique à Anadolu Ramazan Kucuk.
Les deux hommes ont pu ainsi acheter des groupes électrogènes, des chauffages d’appoint, des produits d’hygiène, mais aussi des friandises et des jouets pour les enfants.
Ainsi Ahmet et Ramazan, après avoir rejoint les provinces turques touchées depuis la France, remplissent leur camionnette pour ensuite aller directement vers les personnes dont la situation relève parfois de l’urgence.
« Nous devons faire parfois une centaine de kilomètres pour nous approvisionner dans les villes proches des zones sinistrées afin de nous ravitailler », ajoutent les deux entrepreneurs qui constatent « qu’il est quand même plus intéressant d’acheter localement les produits dans le but de les distribuer plutôt que de les ramener de l’étranger ».
Par ailleurs, ils tiennent à souligner qu’ils sont témoins d’un sentiment de soulagement des habitants qu’ils rencontrent et que « les gens sont plus heureux quand ils voient cette solidarité exceptionnelle et expriment leur reconnaissance aux donateurs ».
Après avoir passé une semaine en Türkiye, mercredi 22 février, les deux hommes ont repris la route vers la France pour organiser des campagnes de dons.
– Journée de solidarité à Colmar
Comme dans d’autres villes de France, la ville de Colmar, où vit une forte communauté turque, a organisé dimanche 26 février une « journée de solidarité Türkiye – Syrie » avec la présence de 16 associations franco-turques mais aussi d’autres associations locales et en partenariat avec le Centre de coordination de la Direction turque de gestion des catastrophes et des situations d’urgence (AFAD), l’Union des Associations de Colmar-Sélestat-Ribeauvillé et la municipalité de Colmar.
L’événement, qui visait à recueillir des fonds, a aussi accueilli plusieurs intervenants, des urgentistes ainsi que des officiels.
Le maire de Colmar, Eric Straumann, impliqué dans cette solidarité, avait, d’ailleurs, publié sur son compte Facebook l’affiche de la journée en invitant les habitants « à aider les victimes du séisme en Türkiye et la Syrie ».
Nombreuses sont les associations qui appellent désormais à faire des dons monétaires, permettant ainsi de se procurer sur place le nécessaire après avoir ciblé les besoins des personnes sinistrées.
D’ailleurs, la direction des Affaires religieuses en France (DITIB France) avait réuni plus de 5 millions d’euros grâce à ses réseaux d’associations et de mosquées. Plusieurs autres associations continuent de contribuer à l’aide internationale qui peut être nécessaire pour soulager certaines familles traumatisées par la catastrophe.
Des dizaines de milliers de personnes ont perdu la vie dans les deux violents tremblements de terre qui ont secoué le sud de la Türkiye le 6 février à l’aube puis dans l’après-midi.
Les séismes de magnitude 7,7 et 7,6, dont l’épicentre était situé dans la province de Kahramanmaras, ont affecté plus de 13 millions de personnes dans 11 provinces, dont Adana, Adiyaman, Diyarbakir, Gaziantep, Hatay, Kilis, Malatya, Osmaniye, Sanliurfa et Elazig.
Puis deux nouveaux séismes de magnitude 6,4 et 5,8 ont frappé le lundi suivant le district de Defne dans la province turque de Hatay dans le sud du pays.
