Destiné à faciliter la circulation des marchandises au sein du Royaume-Uni tout en évitant toute frontière physique – comme prévu par l’accord du vendredi Saint, qui a mis fin à trois décennies de violences qui ont fait 3.500 morts – le « cadre de Windsor » a été conclu début mars par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le Premier ministre britannique Rishi Sunak.

Il vient répondre, « d’une manière définitive », aux difficultés liées à l’application de l’ancienne version du protocole sur les dispositions post-Brexit dans la province britannique, négocié dans le cadre du Brexit, soulignent dans un communiqué commun le vice-président de la Commission européenne Maros Sefcovic et le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly.

Le texte loue leur « excellente coopération » ces derniers mois et « l’approche positive » des deux parties, loin des accusations de violations du droit international et de menaces de guerre commerciales qui ont marqué les relations récentes.

L’accord supprime notamment les contrôles de routine sur les marchandises qui ne présentent aucun risque de rentrer dans le marché unique européen.

Après la signature, le vice-président de la Commission européenne Maros Sefcovic a salué auprès de l’AFP l’ouverture d’un « nouveau chapitre » et « l’élan positif » dans la relation entre l’Union européenne et le Royaume-Uni.

Les deux parties se sont engagées à « respecter fidèlement » les accords signés, a-t-il souligné, saluant de nouvelles perspectives de coopérations économique et politique.

Souveraineté

A quelques semaines du 25e anniversaire de l’accord du vendredi Saint, le responsable européen a dit son espoir que le « cadre de Windsor » se concentrera pendant les 25 années qui viennent « non seulement sur la paix, mais aussi sur une plus grande prospérité pour l’Irlande du Nord ».

Les avancées du « cadre de Windsor » sont néanmoins jugées insuffisantes par les unionistes du DUP.

Viscéralement attachés à la place de l’Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni, ils ont voté mercredi à la Chambre des Communes à Londres contre une disposition-clé du texte, qui donne au Parlement nord-irlandais un droit de veto sur toute nouvelle législation européenne qui s’appliquerait dans la province.

Ils estiment encore que le nouvel accord n’offre pas de garanties suffisantes en matière de souveraineté de la province vis-à-vis des règles européennes.

En votant contre l’accord, ils ont douché les espoirs d’un redémarrage rapide des institutions nord-irlandaises, qu’ils boycottent depuis un an.

La disposition soumise au vote du Parlement britannique a néanmoins été adoptée à une très large majorité, malgré l’opposition, outre celle du DUP, de certains membres de la majorité conservatrice, dont l’ex-Premier ministre Boris Johnson.

Cité dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, James Cleverly a vanté le « cadre de Windsor » comme « le meilleur accord pour l’Irlande du Nord, garantissant sa place dans l’Union et en protégeant » l’accord du Vendredi Saint.

La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne a viré au casse-tête car sur la même île et sans possibilité de frontière physique se trouvent un territoire britannique, l’Irlande du nord, et un Etat membre de l’UE, la République d’Irlande.

En Irlande du Nord, le protocole était fortement critiqué par le DUP, qui voyait dans ses dispositions une menace sur la place de la province au sein du Royaume-Uni.

AFP