« Nous avons été témoins la nuit dernière de scènes très difficiles », déclare M. Herzog dans un communiqué publié par ses services.

« La nation entière est en proie à une profonde inquiétude. Notre sécurité, notre économie et notre société sont toutes menacées », ajoute le président, qui en appelle solennellement « au Premier ministre, aux membres du gouvernement et à ceux de la majorité ».

« Tout le peuple d’Israël vous regarde. Tout le peuple juif vous regarde. Le monde entier vous regarde », ajoute M. Herzog, dont les appels répétés à trouver une solution de compromis sur la réforme ont été jusqu’ici sans effet et n’ont pas empêché le pays de glisser peu à peu dans la crise.

« Au nom de l’unité du peuple d’Israël […] je vous appelle à stopper immédiatement » le processus législatif, a encore ajouté M. Herzog, qui joue un rôle essentiellement protocolaire.

Netanyahu écarte le ministre de la Défense

Dimanche soir, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Tel-Aviv après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a limogé son ministre de la Défense, Yoav Gallant, qui avait plaidé publiquement la veille pour une pause dans la réforme, en exprimant des craintes pour la sécurité d’Israël.

“La sécurité d’Israël a toujours été et restera toujours la mission de ma vie », a indiqué le ministre sur Twitter dimanche, en réaction à son limogeage. « Je suis attaché aux valeurs du Likoud, mais les changements majeurs au niveau national doivent se faire par le biais de la concertation et du dialogue”, a-t-il expliqué.

Le projet de réforme proposée par le gouvernement de M. Netanyahu, l’un des plus à droite de l’histoire d’Israël, vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des juges.

Contesté dans la rue depuis bientôt trois mois, il est à l’origine d’un des plus grands mouvements de mobilisation populaire de l’histoire d’Israël. Les détracteurs de la réforme estiment qu’elle risque de mettre en péril le caractère démocratique de l’Etat d’Israël.

Agences