Les Russes poursuivaient mardi leur offensive dans la région orientale de Donetsk, où plusieurs villes et localités ont été lourdement bombardées, a déclaré l’état-major ukrainien.

Les forces ukrainiennes ont repoussé plusieurs attaques, alors que l’armée russe poursuivait ses efforts pour prendre le contrôle de Bakhmout, a ajouté l’état-major.

Un haut commandant ukrainien a accusé Moscou d’utiliser des tactiques de « terre brûlée ».

« L’ennemi est passé à la tactique dite de la terre brûlée venue de Syrie. Il détruit les bâtiments et les positions par des frappes aériennes et des tirs d’artillerie », a déclaré le colonel général Oleksandr Syrsky, commandant des forces terrestres ukrainiennes, à propos de Bakhmout.

Denis Pouchiline, le chef de l’administration installée par Moscou dans la région de Donetsk, a déclaré dimanche que les forces russes tenaient désormais 75% de la ville, mais qu’il était trop tôt pour parler de chute de Bakhmout.

Selon Oleksandr Syrsky, commandant des forces terrestres ukrainiennes, Moscou envoie des forces spéciales et des unités aéroportées pour venir en soutien du groupe paramilitaire Wagner sur le front de Bakhmout.

L’armée russe cible aussi la ville d’Avdiivka où un immeuble de plusieurs étages a été détruit lundi par une frappe aérienne, selon le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kirilenko.

À la source de la fuite

Le contrôle de Bakhmout pourrait permettre à la Russie de cibler directement les lignes de défense ukrainiennes à Chasiv Yar et d’ouvrir la voie à l’avancée de ses forces vers deux grandes villes de la région de Donetsk : Kramatorsk et Sloviansk.

La semaine dernière, le président Volodimir Zelensky a déclaré qu’il pourrait retirer ses troupes en cas de risque d’encerclement à Bakhmout. Kiev et l’Occident affirment que la ville, aujourd’hui détruite, n’a qu’une importance symbolique.

Alors que les combats se poursuivent, la chaîne américaine CNN a indiqué que l’Ukraine avait été contrainte de modifier certains plans militaires avant sa contre-offensive prévue de longue date, en raison de la fuite de dizaines de documents confidentiels.

Les agences américaines de sécurité nationale tentent de remonter à la source de la fuite, examinent la manière dont elles partagent au sein du gouvernement les informations les plus sensibles et gèrent par ailleurs les retombées diplomatiques.

Les documents contiennent notamment des informations sur le conflit ukrainien. Interrogé, le conseiller présidentiel ukrainien Mykhaïlo Podolyak a déclaré que les plans stratégiques de Kiev restaient inchangés, mais que les tactiques spécifiques étaient toujours susceptibles d’être modifiées.

Moscou accuse l’Ukraine et l’Occident de vouloir créer une rébellion armée en Russie

Le patron du service de sécurité russe (FSB), Alexandre Bortnikov, a accusé mardi l’Ukraine et les Occidentaux d’essayer d’inciter les Russes au sabotage et à la rébellion armée sur fond d’offensive en Ukraine.

« Les services de sécurité ukrainiens et leurs patrons occidentaux ont lancé une campagne idéologique et de recrutement agressive visant nos citoyens, en particulier la jeune génération » a affirmé, selon un communiqué, M. Bortnikov lors d’une réunion du Comité antiterroriste russe.

Selon lui, cette campagne vise à impliquer les Russes « dans des activités subversives, terroristes et extrémistes » en Russie.

M. Bortnikov a assuré que 118 crimes qu’il a qualifié de “terroristes » avaient été déjoués en Russie depuis février, « dont les auteurs sont des jeunes et adolescents, y compris des mineurs ».

Agences