La Türkiye rejette le communiqué du Conseil de sécurité sur les travaux routiers dans la partie nord de Chypre

La Türkiye rejette le communiqué du Conseil de sécurité sur les travaux routiers dans la partie nord de Chypre

AA / Ankara / Diyar Guldogan

La Türkiye a rejeté mardi le communiqué du Conseil de sécurité des Nations unies sur les travaux routiers dans la partie nord de Chypre

« Le récent communiqué du Conseil de sécurité des Nations unies sur la construction d’une route dans le nord de Chypre a été ‘complètement dissocié des réalités sur le terrain' », a indiqué le ministère turc des Affaires étrangères.

Selon la Diplomatie turque, plutôt que d’apporter une contribution positive à la question, le communiqué de l’ONU rend le processus plus difficile.

« La formulation utilisée concernant les événements du 18 août déforme les faits et reflète de manière trompeuse ce qui s’est passé », a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Les remarques du ministère interviennent un jour après que le Conseil de sécurité des Nations unies a publié un communiqué exprimant son inquiétude quant au lancement par la partie chypriote turque de « travaux de construction non autorisés à l’intérieur de la zone tampon des Nations unies près de Pile ».

La Türkiye soutient pleinement la déclaration faite par le ministère des Affaires étrangères de la République turque de Chypre du Nord (RTCN) sur cette question.

« La construction de la route Pile-Yigitler est un projet humanitaire visant à faciliter l’accès direct des citoyens de la RTCN du village de Pile à leur propre patrie, soutient le communiqué.

La notification concernant les travaux routiers a été faite bien à l’avance. Dans ces conditions, l’intervention physique des soldats de la Force de maintien de la paix des Nations unies à Chypre (Unficyp) dans les travaux de construction de la route a été la cause de la tension. »

La semaine dernière, la Force est intervenue dans les travaux de construction d’une route reliant le village chypriote turc de Pile, situé dans la zone tampon, au reste de la RTCN.

L’élargissement de la route revêt une importance stratégique pour les habitants, en ce sens qu’elle leur offrira davantage d’options pour se rendre à Pile, où les Turcs et les Chypriotes grecs vivent ensemble.

L’administration chypriote grecque et les Nations unies s’opposent au projet.

Les 7,5 premiers kilomètres de la route passeront par Yigitler, et les 4,1 derniers kilomètres par Pile.

Le ministère a indiqué que la force de maintien de la paix avait « injustement » tenté d’empêcher le projet routier, mettant en danger à la fois son propre personnel et tous les travailleurs impliqués dans la construction de la route.

« Nous regrettons que quatre membres de l’Unficyp et huit citoyens de la RTCN aient été blessés en raison du comportement irresponsable de l’Unficyp et nous leur souhaitons un prompt rétablissement », ajoute le communiqué.

La force de maintien de la paix a été déployée à Chypre en 1964, peu après que les Chypriotes grecs se soient emparés de l’État partenaire en 1963 et aient donné naissance à la question chypriote.

« Nous considérons que l’appel lancé dans le communiqué de presse du Conseil de sécurité de l’ONU en faveur de la ‘suppression de toutes les constructions non autorisées’ s’adresse également à la partie chypriote grecque, qui a construit au fil des ans la route Larnaca-Dhikelia-Ayia Napa, qui traverse des propriétés chypriotes turques situées dans la zone tampon et le village de Pile, la route Pile-Oroklini, qui traverse également la zone tampon, le bâtiment de l’université de Pile et de nombreuses autres constructions en violation de la zone tampon », peut-on aussi lire dans le communiqué du ministère turc des Affaires étrangères.

La Türkiye a invité à la Force des Nations unies de traiter les deux parties de l’île sur un pied d’égalité et d’agir de manière impartiale.

« Malheureusement, des développements tels que l’incident du 18 août indiquent que la Force perd la confiance des Chypriotes turcs et devient un élément du problème chypriote. Il est du devoir du Conseil de sécurité des Nations unies d’empêcher cette tendance et de veiller à ce que l’Unficyp fasse preuve de l’impartialité attendue des missions de maintien de la paix de l’Organisation des Nations unies », précise le communiqué.

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