Le tremblement de terre survenu vendredi tard le soir, de magnitude 7 selon le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique (6,8 selon le service sismologique américain), est le plus puissant à avoir jamais été mesuré au Maroc.

Il a fait au moins 2.012 morts et 2.059 blessés, dont 1.404 sont dans un état très grave, a annoncé samedi soir le ministère de l’Intérieur, un bilan susceptible de s’aggraver au fil des recherches. Un Français est mort durant le tremblement de terre et huit autres ont été blessés, a annoncé samedi le Quai d’Orsay.

« Les autorités sont toujours mobilisées pour accélérer les opérations de secours et d’évacuation des blessés », a ajouté le ministère.

La province d’Al-Haouz, où se situait l’épicentre du séisme, est la plus endeuillée avec 1.293 morts, suivie par la province de Taroudant avec 452 morts. Dans ces deux zones situées au sud-ouest de Marrakech, des villages entiers ont été détruits.

Dimanche, de nombreux habitants se sont rués dans les hôpitaux de cette ville du centre du Maroc pour donner du sang pour les victimes.

L’Espagne a envoyé 56 secouristes

L’Espagne a annoncé avoir envoyé dimanche une équipe de 56 secouristes au Maroc après avoir reçu une demande d’aide officielle de Rabat. Les secouristes appartiennent à l’Unité militaire d’urgence espagnole (UME) spécialisée dans la gestion des catastrophes naturelles.

Une unité de l’UME avait été envoyée en février en Turquie après un séisme dévastateur et avait aidé à secourir six personnes, dont une maman et ses deux enfants, selon la même source.

Plus tôt dans la journée dimanche, le ministre espagnol des Affaires étrangères Jose Manuel Albares avait annoncé avoir reçu un appel de son homologue marocain lui demandant de l’aide.

L’assistance apportée par Madrid est « un signe de la solidarité espagnole et du sens de l’amitié qui unit les peuples d’Espagne et du Maroc », a déclaré le ministre lors d’un entretien à Radio Catalunya.

La France et la Turquie prêtes à intervenir

Qualifiant le séisme de « tragédie », le président français Emmanuel Macron a déclaré dimanche que son pays était prêt à « intervenir » pour venir en aide au Maroc quand les autorités du royaume « le jugeront utile ». Le président turc Recep Tayyip Erdogan a également réitéré une nouvelle fois à l’issue du sommet du G-20 en Inde que la Turquie était prête à aider le Maroc par tous les moyens.

Une équipe de pompiers bénévoles français, accompagnée d’un maître-chien, est arrivée au Maroc dimanche et va participer aux opérations de secours à une cinquantaine de kilomètres de Marrakech après le séisme meurtrier, a-t-on appris auprès de la préfecture du Rhône (centre-est).

Deuil national

Le cabinet royal a décrété samedi un deuil national de trois jours, et les dirigeants du monde entier ont exprimé leur effroi et leurs condoléances. Alors que le pays n’a pas encore demandé l’aide internationale, de nombreux pays, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Italie ont proposé leur aide. Même l’Algérie voisine, aux relations houleuses avec le Maroc, a ouvert son espace aérien, fermé depuis deux ans, aux vols transportant de l’aide humanitaire et des blessés.

Samedi soir, des chaînes de télévision ont diffusé des images aériennes montrant des villages entiers aux maisons d’argile de la région d’Al-Haouz entièrement pulvérisés.

A quelques encablures de l’hôtel de ville de Marrakech, où des morceaux des remparts historiques datant du XIIe siècle sont par endroits endommagés et partiellement effondrés, certains replient leurs couvertures sur la pelouse où ils ont passé la nuit.

Maria, une touriste espagnole, a passé la nuit en dehors des ruelles étroites de la vieille ville et s’apprête à « poursuivre son voyage normalement » vers Fès, plus au nord.

La secousse a également été ressentie à Rabat, Casablanca, Agadir et Essaouira, dont de nombreux habitants paniqués sont sortis dans les rues en pleine nuit, craignant l’effondrement de leurs logements.

Ce séisme est le plus meurtrier au Maroc depuis celui qui avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, le 29 février 1960. Près de 15.000 personnes, soit un tiers de la population de la ville, y avaient péri.

Agences