Erdogan: « Combien d’enfants doivent mourir à Gaza pour que l’UE appelle à un cessez-le-feu ? »

Erdogan: "Combien d'enfants doivent mourir à Gaza pour que l'UE appelle à un cessez-le-feu ?"

AA / Ankara / Zafer Fatih Beyaz

Le Président de la République de Türkiye, Recep Tayyip Erdogan, a fustigé l’inaction et le silence des institutions internationales, notamment l’Union européenne (UE) et le Conseil de sécurité des Nations Unies, face aux massacres de l’administration israélienne à Gaza, demandant « combien d’enfants doivent encore mourir » pour qu’elles appellent à un cessez-le-feu.

Le Chef de l’État turc a pris la parole, jeudi, lors d’une manifestation autour du thème de la famille, organisée à Ankara.

Il est longuement revenu sur la situation dans la Bande de Gaza, soumise aux frappes incessantes de l’armée israélienne depuis le 7 octobre.

Erdogan a d’abord dénoncé la cruauté avec laquelle l’administration israélienne cherche à surmonter « le choc subit le 7 octobre », en référence à l’opération d’infiltration des Brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas, surnommée « Déluge d’al-Aqsa ».

« Aussi choquant qu’il soit, aucun acte ne peut légitimer cette cruauté », a-t-il soutenu, rappelant que les enfants et les femmes sont les principales victimes des attaques israéliennes.

« Les attaques contre Gaza ont depuis longtemps surpassé le stade de l’auto-défense pour se transformées en tyrannie, massacre et barbarie », a-t-il encore défendu.

Le président turc a rappelé ainsi que près de 7 mille Palestiniens, majoritairement des enfants et des femmes, ont été tués dans le bombardements israéliens depuis le 7 octobre.

« Plus de 12 tonnes de bombes ont été larguées sur 2,3 millions de personnes dans une zone étroite de 360 kilomètres carrés », a-t-il partagé.

Mais, en dehors de la tyrannie affichée par l’administration israélienne, le Chef de l’État turc a voulu pointer du doigt le silence complice et l’inaction de la communauté internationale.

« Ceux qui, dans seulement dans les paroles, ne cessent de donner des leçons de libertés et de droits, ignorent depuis 19 jours le droit à la vie des Palestiniens », a-t-il fustigé, se refusant de se taire devant ces atrocités.

« Ce qui est le plus attristant, c’est que ceux qui se prétendent civilisés se contentent d’être des spectateurs de cette cruauté », a-t-il critiqué.

Et de fustiger l’UE pour ses prises de position.

« Hier, la Commission européenne a déclaré qu’elle ne pouvait pour l’heure appeler à un cessez-le-feu. Combien de morts faut-il, combien d’enfants doivent mourir ? Quel est votre calcul ? « 

Et de poursuivre en dénonçant de la même manière le Conseil de sécurité qui est incapable de voter une quelconque résolution sur Gaza.

« Combien de tonnes de bombes doivent encore tomber sur Gaza pour que le Conseil de sécurité de l’ONU puisse appeler à un cessez-le-feu ? », a-t-il lancé.

Recep Tayyip Erdogan a par ailleurs affirmé que la Türkiye n’abandonnera pas « ses frères palestiniens ».

Il a indiqué que pour l’heure plus de 200 tonnes d’aides humanitaires ont été envoyées en Egypte pour qu’elles soient acheminées à la population de Gaza.

Pour la 20e journée consécutive, l’armée israélienne a continué à bombarder la bande de Gaza par d’intenses frappes aériennes qui ont rasé des quartiers entiers, tuant et blessant des milliers de civils palestiniens.

À l’aube du 7 octobre, l’opération militaire « Déluge d’Al-Aqsa » a été lancée contre Israël par le Hamas en collaboration avec d’autres factions palestiniennes à Gaza, en réponse « aux attaques continues des forces israéliennes et des colons contre le peuple palestinien, ses biens et ses lieux de culte, et plus particulièrement contre la mosquée Al-Aqsa dans Jérusalem-Est occupée ».

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