“L’eau de pluie est la propriété d’Israël ». C’est ce que prétend l’Etat hébreu qui interdit aux Palestiniens de recueillir l’eau de pluie, alors que les coupures d’eau qu’il opère dans les territoires palestiniens s’intensifient.

De ce fait, Israël mène une véritable politique d’assoiffement en Palestine. En plus de proscrire la quasi-totalité des constructions de puits nécessaires aux Palestiniens, les forces israéliennes leur interdisent de recueillir l’eau de pluie. “Selon les ordres militaires israéliens en vigueur dans la région, la pluie est la propriété des autorités israéliennes et il est donc interdit aux Palestiniens de recueillir l’eau de pluie pour leurs besoins domestiques ou agricoles” selon un rapport de l’ONU.

Pendant qu’Israël impose un blocus dans la bande de Gaza la privant de tout approvisionnement en carburant, en électricité et en eau, l’eau de pluie reste l’une des seules sources naturelles à disposition des Palestiniens pour leurs besoins quotidiens.

Quand l’eau devient une arme

Si la nouvelle fait le tour des réseaux sociaux depuis quelques jours, cette politique israélienne n’est pas nouvelle. Alors que l’ordre militaire israélien contrôlant la collecte de l’eau de pluie par les Palestiniens fait l’objet de plusieurs rapports internationaux depuis quelques années, le contrôle israélien sur l’approvisionnement en eau des Palestiniens se poursuit sans relâche.

Avec des niveaux de consommation parmi les plus bas du monde, la situation dans les territoires occupés de Cisjordanie et Gaza est catastrophique. En cause : la politique de restriction de l’accès des Palestiniens à l’eau, menée par Israël depuis sa création.

En 1993, les accords d’Oslo ont accordé à Israël le contrôle de la gestion de l’eau, lui permettant de dominer 80 % des réserves d’eau de la Cisjordanie. Alors que les colons israéliens bénéficient d’un accès quasi illimité à l’eau ( soit 247 litres d’eau par jour de consommation), celui des Palestiniens se limite à 20 litres en Cisjordanie en zone , soit seulement un cinquième du seuil minimum recommandé par l’Organisation mondiale de la santé. La situation est pire à Gaza où en 2016, moins de 5 % de l’eau consommée correspondait aux normes de potabilité de l’OMS.

Selon un rapport des Nations unies, les attaques israéliennes contre les infrastructures hydrauliques qui violent systématiquement le droit universel à l’eau, sapent l’économie palestinienne, diminuant continuellement sa capacité de production et aggravant les conditions de vie des populations.

A titre d’exemple, en octobre 2023, les forces d’occupation israéliennes ont démantelé sans ménagement le principal réseau de distribution d’eau du village de Susiya, situé au sud d’Hébron, en Cisjordanie occupée. Quelques mois auparavant, en août, alors que la compagnie nationale des eaux israélienne, Mekorot, avait réduit les allocations d’eau à la Cisjordanie, des colons israéliens de la colonie de Maale Emwas ont envahi le village de Kisan, à l’est de Bethléem et ont pris pour cible les canalisations d’eau potable appartenant à Hasan Ebayat, un agriculteur palestinien local.

En juillet, Mekorot, qui dérobe et exploite des ressources en eau en Palestine occupée en faveur des colonies israéliennes illégales, a réduit l’approvisionnement en eau des villes d’Hébron et de Bethléem, en Cisjordanie occupée, causant de ce fait, de graves pénuries aux résidents palestiniens, et les obligeant à faire face à de longues files d’attente.

En juin les forces d’occupation israéliennes ont fait une dixième irruption dans le village palestinien de Bardala dans le nord de la vallée du Jourdain, fermant les points d’eau. Et la liste est loin d’être exhaustive. Elle s’allonge même…

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