Les députés géorgiens ont rejeté vendredi un projet de loi controversé, dénoncé comme la copie d’une loi russe liberticide sur les « agents de l’étranger » et qui a déclenché cette semaine d’importantes manifestations d’opposition dans ce pays du Caucase.

Lors d’une session au Parlement, 35 députés, sur les 36 votants, ont refusé le texte en deuxième lecture, alors qu’il avait été adopté lundi en première lecture, suscitant un mouvement de protestations et une série de condamnations occidentales.

Le projet de loi contesté prévoit que les ONG et médias recevant plus de 20% de leur financement de l’étranger soient obligés de s’enregistrer en tant qu’”agents de l’étranger”, sous peine d’amende.

Pour ses détracteurs, ce texte est inspiré d’une loi similaire qui existe en Russie où le Kremlin l’utilise pour réprimer la presse indépendante, les organisations de défense des droits humains et ses opposants.

Le parti au pouvoir ne ferme pas complètement la porte à un retour futur de ce projet de loi au Parlement. Dans son communiqué, le parti du Rêve géorgien estime que le projet de loi a été “présenté sous un mauvais jour de façon trompeuse”, ajoutant qu’il allait lancer des consultations publiques pour “mieux expliquer” le but de ce texte.

Les manifestations qui ont secoué la Géorgie mardi et mercredi s’inscrivent dans un contexte plus large de crise politique dans ce pays du Caucase. Cette ex-république soviétique, marquée par une intervention militaire russe en 2008, ambitionne officiellement de rejoindre l’UE et l’Otan, une orientation prise après la “révolution des roses” de 2003.

Agences