« Il reste de l’espoir » pour trouver « d’éventuels survivants », a déclaré lundi matin le maire de Marseille, dans le sud de la France, Benoît Payan, présent sur le site.

« L’espoir existe qu’il y ait des personnes encore vivantes », a confirmé le commandant du bataillon des marins-pompiers de Marseille (BMPM), le vice-amiral Lionel Mathieu, en s’exprimant après le maire de la deuxième ville de France.

« Cette nuit, la peine et la douleur sont grandes », avait-il dit quelques heures plus tôt, quand les marins-pompiers ont annoncé avoir retrouvé deux corps dans les gravats de l’immeuble d’habitation du 17 rue de Tivoli, abritant cinq appartements, qui s’est écroulé brutalement après une énorme déflagration.

Six personnes sont encore portées disparues sous les décombres de l’immeuble qui s’est écroulé comme un château de cartes.

En outre, une personne habitant un immeuble voisin et envisagée disparue par les autorités s’est finalement « manifestée auprès de ses proches », a annoncé lundi le parquet.

« Compte tenu des difficultés particulières d’intervention, l’extraction (des corps du site) prendra du temps », ont précisé les secouristes qui travaillent d’arrache-pied jour et nuit, dans des conditions particulièrement difficiles, pour tenter de retrouver d’autres personnes victimes de l’effondrement.

La procureure de la République de Marseille Dominique Laurens avait indiqué dimanche soir que parmi les personnes disparues, il y avait « des personnes d’un certain âge et un jeune couple d’une trentaine d’années ». Il n’y aurait pas d’enfants ou de mineurs, avait précisé Mme Laurens.

Recherches sans relâche

« L’enfer », titre lundi le quotidien régional La Provence avec une photo barrant toute sa Une prise quelques heures après l’effondrement montrant des marins-pompiers sur les décombres de l’immeuble qui obstruent la rue, dans un nuage de fumée causé par un incendie qui a des heures durant dimanche empêché hommes et chiens d’aller fouiller les décombres à la recherche d’éventuels survivants.

Dans une ville marquée ces dernières semaines par la multiplication de fusillades mortelles liées au narcotrafic ayant coûté la vie à plusieurs jeunes de quartiers populaires, l’effondrement de l’immeuble, situé dans un quartier résidentiel, proche de rues aux cafés et restaurants très animées, a causé un nouveau choc.

« Je partage l’angoisse des familles et des proches et je salue les efforts et la persévérance de tous les sauveteurs », a écrit dans un message aux habitants le cardinal de Marseille Jean-Marc Aveline. La « communauté chrétienne de Marseille qui fête Pâques, se joint à moi pour exprimer notre solidarité et notre compassion », avec les personnes touchées par ce drame.

Environ 200 personnes, dont des familles, ont dû être évacuées des immeubles environnants par précaution, et la solidarité s’est organisée. Des associations de parents d’élèves du quartier et des habitants se sont mobilisés pour proposer hébergement, vêtements et aide psychologique à ces personnes évacuées. La mairie a organisé des hébergements et un centre d’accueil des familles, avec aide psychologique, pour les proches de personnes portées disparues, a été ouvert.

L’enquête se poursuit pour déterminer les causes de l’explosion. Le gaz fait partie bien évidemment des pistes, selon les autorités.

« On a très vite senti une forte odeur de gaz, qui est restée et qu’on a encore sentie ce matin », avait ainsi indiqué à l’AFP Savera Mosnier, habitante d’une rue proche.

Même si le drame de dimanche a réveillé les images d’un précédent effondrement meurtrier (huit morts) de deux immeubles, insalubres ceux-là, en novembre 2018, rue d’Aubagne, dans un autre quartier du centre de Marseille, la situation est bien différente. Rue de Tivoli, « ce ne sont pas du tout des immeubles insalubres », ont souligné maire, procureure et préfet.

AFP