Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a exprimé lundi sa « profonde inquiétude » face aux activités de groupe mercenaire russe Wagner au Soudan alors que les combats continuaient de s’intensifier dans ce pays d’Afrique de l’Est.

Blinken n’a pas précisé dans quelles activités le groupe Wagner est actuellement impliqué, mais a déclaré que l’administration Biden était préoccupée par son « engagement » dans le pays déchiré par la guerre.

« Il est très important que nous ne voyions pas son engagement ultérieur au Soudan, et je sais qu’un certain nombre de pays sont très préoccupés par cette perspective », a déclaré Blinken lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue kenyan Alfred Mutua.

Mutua est d’accord avec l’évaluation de Blinken, affirmant que Nairobi partage les inquiétudes concernant les activités de Wagner, qui, selon lui, sont « déstabilisantes ».

« La position du Kenya est que nous ne voulons d’ingérence d’aucun groupe », a-t-il déclaré. « En ce moment particulier, nous aimerions simplement nous retrouver avec le Soudan sans, vous savez, des groupes étrangers et autres interférer avec le processus de paix. »

CNN a rapporté vendredi que le groupe Wagner était intervenu dans le conflit au Soudan au nom d’une force paramilitaire actuellement en lice pour le contrôle du pays. Le soutien de Wagner comprendrait la fourniture de missiles sol-air aux Forces de soutien rapide (FSR) du Soudan.

Wagner avait nié deux jours auparavant toute implication dans le conflit, affirmant que ses agents n’étaient pas au Soudan depuis plus de deux ans.

Le communiqué indique que Wagner n’a pas maintenu de contact ni avec le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhan, ni avec le chef des FSR Mohamed Hamdan Dagalo depuis « longtemps ».

Au moins 413 personnes ont été tuées et 3 551 autres blessées depuis le 15 avril, lorsque le conflit a éclaté dans la capitale Khartoum et d’autres villes entre les forces armées soudanaises et les FSR, que l’armée avait déclarées groupe rebelle.

Le désaccord s’était fomenté ces derniers mois entre l’armée et les FSR sur la réforme de la sécurité militaire. La réforme envisage la pleine participation des FSR à l’armée, l’un des principaux enjeux du processus de négociation mené par les parties internationales et régionales pour la transition vers un régime civil et démocratique au Soudan.

AA